Virage de Bang Por. Got verdämmi, ma vieille honda wave encastrée dans le moteur du mini-bus Lompraya de 19:30 s'est embrasée.
Ma jambe droite est dans le fossé. Le reste sur la route. Gelassenheit.
Le chauffeur pulvérise de la mousse bleue avec un petit extincteur en parlant dans son oreillette.
L'accent chantant des provinces du sud.
Le chauffeur, c'est Pon, le neveu de Lung, propriétaire du coconut boat qui avait embarqué notre équipe de la Zweites Deutsches Fernsehen pour un reportage inédit dans les îles du Golfe de Thaïlande il y a trente-cinq-ans.
Der Kreis schliesst sich. La boucle est bouclée.
C'est ennuyant, je n'ai pas laissé de consigne à ma soeur. Je ne reverrai pas München.
C'est au temple de Bantaï qu'on m'incinérera.
J'ai posé mon sac à l'épicerie. Le temps de visiter un bungalow. 2500 bahts au mois.
Affaire conclue.
Les jours passent. On a fait tirer une ligne adsl sur les cocotiers depuis la ring road. Ca fonctionne quand l'électricité n'est pas coupée.
A l'épicerie de Keaw, je retrouve le soir mes voisins autour d'une bière. Olaf, Sven, Colonel Kurt. Parfois Skippy, un allemand qui habite la grande maison.
Fin d'après-midi, on part au bout du chemin, au bord de mer. Paï thale.
On regarde l'horizon, l'île en face, et les enfants qui jouent dans les vaguelettes du récif.
La pluie a commencé il y'a deux semaines. Les croassements des crapeaux rendent les conversations difficiles.
Je patauge à l'aide d'une lampe-frontale pour rejoindre l'épicerie.
Noï, la compagne de Colonel Kurt m'a dit qu'un type qui parle français a débarqué.
Oui, j'ai perdu mon passeport à Suvarnaphumi en attente du vol pour Samui.
Coup de bol, une dame qui nettoye les sièges le trouve. On appelle en loud-speaker et c'est mon nom.
Honnêtement, je suis ivre en fin de course et les types contactent ma copine sur l'île et me balancent dans l'avion.
Je ne me rappelle plus, mais elle est là, à l'arrivée. On achète un carton de 24 bouteilles de Sangsom en chemin vers Bantaï.