A la pointe nord de l'île, descente des collines vers les eaux turquoises d'Haad Khom, une anse relativement peu fréquentée à l'ambiance jamaïcaine.
Dukdik, le maître des lieux, y accueille le visiteur par quelques grouinements fort amicaux. C'est un cochon vietnamien.
Trois kilomètres à l'ouest d'Haad Khom, c'est chez Nong Nook Seafood qu'on s'attable.
Coquillages et crustacés au coeur du village de Chaloklam, dominé par le Khao Ra - la montagne la plus haute de l'île, 620 mètres - avec vue sur la baie oú mouillent les chalutiers.
On aperçoit à gauche, plus loin, les sables blancs de Malibu Beach.
L'après-midi tirant sur sa fin, on rejoint Srithanu à l'heure où les pêcheurs de calamars quittent la rive, lampe frontale déjà enclenchée.
A pied et au lancé, ils avanceront peu à peu jusqu'aux limites de la barrière de corail à 300 mètres de là.
Départ vers Hin Kong. La pleine lune s'est levée. Avec elle, les chauves-souris géantes, qui virevoltent dans les cocotiers.
Geckos, tokays, insectes divers et batraciens sont aux platines ce soir pour une ambiance sonore appropriée.
On ne devrait pas, mais on parle de Phii, de fantômes.
C'est la voisine qui raconte ces deux enfants jumeaux qui toquent une nuit à sa porte pour demander de l'eau.
Ou sa propriétaire qui rappelle en riant les locataires allemands pliant bagage après avoir appris que le vieil homme passé dire gentiment bonjour la veille, était l'oncle Pon décédé il y'a trois mois.
L'ami Toom s'active à bricoler l'une des suzukis vintages de sa collection, au pied de la maison. Il en possède quelques-une.
Originaire de Nakon Sri Thamarat et photographe de métier, il a marié Sii, une fille de l'île. Employée administrative à la capitale, à Thong Sala, Sii s'occupe en dehors des heures de bureau, et tout en douceur, de quelques commerces et bungalows sur ses terres.
Mais, visite de Nong Faa qui klaxonne en bas. Les cousins de Maha Sarakham nous attendent aujourd'hui, plus au sud, quelques kilomètres, chez l'autrichien, à Naï Wok.
Le mari de Nong Faa s'appele Jom. Un grand gaillard sec à la taille inhabituelle - il doit bien atteindre le mètre quatre vingt dix.
Maçon, déménageur, carrelier, électricien, pêcheur, peintre, architecte ou agriculteur, le sourire aux lèvres, rien ne lui semble impossible.
Là, ces temps - toonii - c'est à Koh Phangan qu'il a emmené toute la famille. Sur ce chantier d'un resort imposant.
Trois cabanes en tôles sur la plage au pied des bâtiments au ciment frais. Eau courante, électricité, télévision.
L'autrichien, propriétaire des lieux, manque de liquidités pour finaliser le projet. Les derniers travaux sont en attente.
Un lot de kayaks a déjà été reçu.
Jom, son frère et deux des neveux les testent à bon escient chaque aube en allant pêcher entre Koh Hin Nok et Kho Tae Naï.
Koh Hin Nok, c'est l'île du roman d'Alex Garland 'The Beach'.
Impossible d'y accoster, aujourd'hui encore sans coups de semonce des gardiens tirés vers le ciel.
Le précieux n'y est pas la ganja mais les nids d'hirondelles.
Chez Jom, on rit on mange on boit. Somtam, Sea Bass, Pla Muuk, Hong Thong.
Le propriétaire vient nous rejoindre. Soucis de santé.
Peu de temps prévu médicalement pour lui dans cette vie-là. Le chantier, le resort continuera, avec les associés.
Il part avec Jom boire une-deux bières à Bantai.
De notre côté c'est à la Jam Session de Robert, bi-hebdomaire, qu'on finit la journée.
Du monde ce soir et - bien entendu - Led Zep en clôture.